Sébastien Bailly

Scénariste
Réalisateur

 

Un enfant du pays

Rien ne prédestinait Sébastien Bailly à devenir cinéaste. Et pourtant…

Collongeois par sa famille maternelle, l’amour du cinéma lui vient d’abord à la maison, par la télévision, puis s’affirme au collège pour le conduire ensuite à intégrer l’option cinéma audiovisuel au lycée d’Arsonval de Brive. A partir de là, sa culture cinématographique s’étoffe et se structure avec la découverte et le goût du cinéma d’auteur. Il fréquente assidûment la cinémathèque et les salles d’art et d’essai.

LE PIED A L’ETRIER

Après une licence en Histoire de l’art, Sébastien Bailly écrit et réalise son premier court-métrage en 1998, La fille du hasard, produit avec le soutien de la région Midi-Pyrénées. Ce 8 minutes obtiendra le prix du scénario SACD-Beaumarchais du Festival de Gindou. Une première distinction récompensant la découverte d’un auteur prometteur. Il travaille ensuite comme assistant réalisateur et assistant de production pour le cinéma et la télévision.

UNE MONTEE EN PUISSANCE

Deux ans plus tard, écriture et tournage de Si les étoiles, un deuxième court métrage. Parallèlement à son travail d’écriture, Sébastien Bailly participe à des comités de sélection et encore aujourd’hui travaille pour Arte en qualité de lecteur de scénarios. En 2004, il co-crée avec Katell Quillévéré les Rencontres européennes du moyen métrage de Brive et en est le délégué général pendant 10 ans. Un troisième court-métrage du 24 minutes voit le jour en 2005, Villa Corpus. Il sera sélectionné dans six festivals.

UN AUTRE REGARD

La sensibilité, l’écriture, l’univers, le ton s’affirment. Partir d’un sujet bien ancré dans le réel, d’un sujet de société pour mieux s’en échapper, l’exposer sous un angle inattendu, décalé, y ajouter éventuellement un soupçon de fantastique et de la poésie, voilà la marque de fabrique de Sébastien Bailly. « Ce qui m’intéresse c’est le pas de côté » dit-il. Trois court-métrages remarqués par la critique vont venir conforter sa valeur de scénariste et de réalisateur.

Douce sort en 2011, puis arrive en 2013 Où je mets ma pudeur et en 2015, Une histoire de France.

Trois héroïnes ou plutôt quatre, Douce, aide-soignante qui telle une funambule franchit la frontière entre la réalité et le fantasmé, Hafsia, étudiante en histoire de l’art qui va devoir retirer son hijab pour passer devant le jury, Delphine la française et Charlotte l’allemande qui sont confrontées à l’Histoire qui surgit là où on ne l’attend pas.
Exploration du féminin complexe, histoires gigognes, univers artistique marqué sont le cheminement de Sébastien Bailly. Ces trois court-métrages sont sortis en salle en 2018 sous le titre Féminin plurielles.

 


Où je mets ma pudeur qui traite d’un point de vue sur le port du hijab, continue aujourd’hui à être vu et commenté, notamment dans les collèges et les lycées. A sa sortie, il a fait le tour du monde des festivals (une soixantaine) dont le mythique festival de Sundance aux USA et a été récompensé par seize prix en plus d’être nommé aux César 2015 du meilleur film de court-métrage.


 

PREMIER FILM

« Je ne prends pas de notes. Une idée qui me plait va rester, je ne cherche pas à la retenir. Même si ça prend des mois, des années, elle s’imposera naturellement. »

Sébastien Bailly a réalisé son premier long-métrage, co-écrit avec Zoé Galeron. Un jalon essentiel, prolongement et aboutissement d’un travail commencé il y a plus de 20 ans mais aussi vrais débuts dans un format destiné au grand public. Un enjeu majeur !
Comme une actrice sort le 8 mars 2023, date symbolique s’il en est puisque Journée internationale des droits des femmes. Julie Gayet y tient le premier rôle, accompagnée par Benjamin Biolay et Agathe Bonitzer. Cette fois encore, la planète Femme devrait nous entrainer vers de nouveaux confins.

Un dernier mot : « Ce qui m’intéresse est de travailler comme un artisan, fabriquer chaque plan et maitriser le moindre détail jusqu’à la toute fin ».

Souhaitons à Sébastien Bailly un plein succès à la fois critique et public.